kassian maynard ▬ night time turns to dawn

(six ans) 1911. « qu’est-ce qu’il fou ? » le cadet bouscule l’aîné, désignant le benjamin. le petit fils à maman, le dernier né, celui qui n’a que six ans. « il est sérieux, ou bien ? » la cigarette vole, abandonnée. le cadet rêve de pouvoir la récupérer mais est sur les talons de l’aîné, qui semble bien agacé par ce qui se déroule sous ses yeux : le benjamin, pieds nus. regardez-le, le prodige, le bien-aimé kassian, celui qui fait sans réfléchir, où tout est facilité. il n’a que six ans le maynard qui marche sur l’eau sans jamais rencontrer les tréfonds. « reviens-là ! tu vas t’noyer, tu sais pas nager putain ! » le voilà à marcher sur une vague qui se creuse au bon vouloir de sa volonté, d’une imagination d’enfant. il n’y a que le rire du bambin, prêt à faire la roue à la surface de la vague, inconscient que les regards s’amassent pour admirer le dernier maynard, le prodige, inconscient de la main de la mère qui retient l’ainé, pour laisser kassian faire.  fière, fière, comme elle ne l’a jamais été des efforts conscients des deux précédents. le futur des maynards.


(onze ans) 1916.  « tu es silencieux. » il est toujours silencieux kassian, incapable de prendre la place que ses frères ne laisse pas. bousculé de l’épaule par l’un, puis dépouillé du livre des comptes du cirque par l’autre. les yeux clairs de l’un à l’autre, les émotions déjà grouillent dans la poitrine du gamin. « papa m’a demandé de regarder... » souffle-t-il presque trop bas. le coup derrière la tête ne tarde pas, léger rappel à l’ordre. « parle plus fort, t’es un maynard. » il fronce les sourcils kassian, défiant du regard sirius avant de lui reprendre ce qu’il voulait ; incapable d’en faire autant avec nevan. le grand nevan, l’aîné nevan, celui qui a tout, celui qui désire tout. « pourquoi il t’a donné ça, père ? » frémissement dans le corps, la fierté s’empare de l’un ou de l’autre. « il a dit qu’il y avait des erreurs. qu’il fallait les corriger. » loin l’idée de défier l’autorité de ses frères, il abdique face au paternel. l’aîné soupire, s’affale à ses côtés et regarde les corrections apposées. sirius observe, sans comprendre, les erreurs qu’il a pu faire, les oublis qu’ils ont pu faire, eux, ou les autres, les employés. « tu corriges quoi, alors ? » léger sourire, le gamin dépose correctement le cahier. « c’est simple, lorsqu’il y a une vente, une entrée d’argent illégale, il faut simplement mettre un des motifs dans cette liste, mais surtout prévenir au-dessus… et fractionner quand la somme est importante, comme lorsque vous vendez une créature. comme ça, ils sauront qu’il y a des mouvements d’argent à faire dans les autres sociétés écrans de la famille. c’est là que papa il organise les transactions financières pour brouiller les pistes… » sirius a les sourcils froncés et grogne : « mais de quoi tu parles, kassian ? » il dévisage le gamin, haut comme trois pommes. « il parle du blanchiment d’argent. » s’agace nevan. « oui c’est ça. et la dernière étape, c’est que maintenant que cet argent est dans un système légitime, on va pouvoir le récupérer sous d’autres formes. papa va m’apprendre, et j’ai pas encore tout très bien compris. » le silence tombe. les secondes s'égrainent. kassian observe ses frères, incapable de dissimuler l’angoisse qui l’envahit doucement face à leurs expressions fermées. il craint d’avoir dit une bêtise, d’avoir pris trop de place. lui, toujours dans l’ombre de ses frères. lui, toujours dans les pattes de l’un ou l’autre, ou caché à rien foutre pour lire ses livres tranquillement. toujours à fuir le bruit et surtout la souffrance des créatures. « ok. tu vas nous apprendre, kassian. et nous on va t’apprendre d’autres trucs qui te seront utiles dans la vie aussi. » il papillonne kassian, l’angoisse laissant place à une joie réelle, une explosion dans son coeur d’enfant. « d’accord. » il se rebelle trop peu lorsque l’aîné le décoiffe, retournant à ses devoirs.


(seize ans) 1921. « c’est moi, où elle te plaît bien la nouvelle ? » le coup part tout seul, franc et honnête, accueilli par le rire de sirius. la lutte commence, sous l’oeil amusé de l’aîné qui fume tranquillement. « franchement, t’es complètement grillé là, va falloir cracher la vérité, gars. » s’amuse nevan, sous l’effort des deux frères qui ne tardent pas à se retrouver trempés et au sol. « j’vois pas d’quoi vous parlez ! » ment-il. « ouais ouais, letha par-ci, letha par-là, on l’a tous compris que tu voulais juste tirer ton coup. » s’amuse l’un, la gêne du cadet présente. « putain, nous dit pas que t’es puceau encore ? va falloir qu’on t’apprenne ! » kassian soupire, incapable de savoir s’il adore ou déteste ses frères. « vous me faites chier, sérieux. vous avez pas mieux à faire ? » incapable de refuser les verres qui s’en suit et l’étreinte fraternelle de l’un ou l’autre. kassian rigole un peu, ce n’est qu’une simple attraction n’est-ce pas ? « on a cru que t’allais jamais nous demander. mais quand même. c’est une employée, ca l’fait pas... » anodines taquineries.


(dix-sept ans) 1922. « kassian ? tout va bien ? » l’animal ne répond pas, enfoncé dans son oreiller, un livre de physique sur la tête. c’est le père qui remarque la différence dans le comportement du p’tit dernier (à moins qu’un sondeur lui ai soufflé l’information, toujours informé, le daron). l’homme frappe à la porte déjà ouverte, ce qui semble faire bouger l’adolescent qui se redresse doucement. le silence comme seul rempart, l’angoisse qui remonte sous l’attention du paternel. « as-tu besoin d’en parler ? » une attention toujours si particulière au prodige, au p’tit sensible de la troupe. personne ne lui parle de la même manière, personne ne le touche. tout le monde le protège, le surprotège, l’étouffe parfois. « je… oui. mais pas avec toi. » finit-il par lâcher, l’adolescent. le père échappe un rire léger, se glisse dans la chambre pour s’asseoir sur une chaise non loin. « tu n’as pas avoir peur de mon jugement. » bien sûr que si. triple peine. roi d’un empire, juge et bourreau. « j’ai été adolescent moi aussi. » ajoute le père, un léger sourire aux lèvres. les yeux de kassian s'écarquillent, et il repousse brusquement le livre au sol. « aaaaah il t’a dit ! il s’passe jamais rien que vous savez jamais ! » s’agace-t-il, attrapant l’oreiller pour dissimuler son émotion. « tout va bien. » lance le père, prêt à faire des arabesques d’eau dans les airs, jeux d’enfants, jeux avec son enfant. kassian soupire, répond au jeu presque par automatisme, jeu acquis pour gérer ses crises d’angoisses, sous souvent gérées loin des regards. « elle m’a embrassé. j’suis parti comme un lâche. » la discussion dure, en huis clos, des murmures entre père et fils. une éducation à parfaire, tout à faire.

(...)

« nevan. » la tendresse remplacée par de la sécheresse. « surveille ton frère. » léger froncement de sourcil. il surveille toujours ses frères, mais l’aîné devine de qui parle le père. l’attention toujours si particulière pour le p’tit dernier. trop d’attention, trop de différences. « qu’il s’amuse avec… j’ai oublié son nom. rien de plus. » letha, qu’elle se nomme. un amusement, une passade, une aventure. rien de plus. l’ingérence du père, toujours pour le même : kassian.


(dix-huit ans) 1924. son parfum dans les poumons, sa chaleur comme addiction. les caresses sont légères, les murmures si nombreux. des histoires, des rêves, des fantasmes. des rires et un contact retrouvé parfois. contact si étrange, contact si nouveau, pas tellement si déplaisant. il s’étonne le mage de ressentir tant de choses, se plaît à découvrir de nouvelles couleurs, s’amuse à apprendre à nommer ce qui l’anime avec elle. il apprend un langage où il a tout à apprendre : la compassion, l’amour, l’empathie. « demain ? » il déglutit, le lâche et souffle : « non, demain, on a une grosse représentation. ils s’en rendraient compte tout de suite. » elle se redresse, celle qui se prénomme letha, se fait féline lorsqu’elle grimpe sur lui, emprisonne ses hanches de ses cuisses. « alors quand, kassian ? on s’en va quand ? » c’est lui qui bredouillait des rêves, des envies de trêve. c’est lui qui rêvait de plus grand, d’autre chose. c’est lui, coupable. mille fois coupable. incapable de prendre ses rêves pour en faire réalité. incapable de trahir les siens, de les abandonner. incapable d’imaginer que tout ceci pourrait devenir réalité. « bientôt. » qu’il murmure. « promets-moi. » qu’elle murmure. un baiser qui scelle une promesse, une date balancée.


(dix-neuf ans) 1925. il attend sans jamais la voir arriver. il attend, la peur aux tripes, peur que n’importe qui le voit là, assis, seul, comme un con, un bagage sur le dos. l’angoisse dans le sang, il attend, lui qui a fait mille fois le chemin, mille fois changé d’avis. prêt, prêt, est-il vraiment prêt à les quitter ? il observe l’ombre des roulottes, des bâtisses à l'abri des regards. la menace d’une crise dans chaque inspiration, mais rien ne vient.

ni la crise, ni letha.
ni letha, ni la crise.

il revient sur ses pas, le traître. range et fait disparaître les traces de sa culpabilité. incapable de dormir, incapable de rien. le lendemain, il la cherche sans la trouver. le lendemain, il demande innocemment : « elle est où letha ? » on hausse les épaules. il demande encore. et on finit par lui répondre : « elle a démissionné hier matin. » elle est partie letha. « ah. »

elle est partie, letha.
elle est partie, sans lui.

incapable de pleurer, incapable d’admettre qu’au fond de lui, il est soulagé. incapable d’admettre qu’il a le coeur brisé.
abandonné, le maynard.
pas assez, le maynard.

inconscient des mensonges avalés, orchestrés.

(...)

« p’tain, nev, elle est morte. » qu’il murmure affolé le frère. « elle voulait pas partir, j’ai voulu lui faire peur, j’te jure, rien d’plus. » l’aîné fixe son cadet, figé. « j’l’ai poussé, elle est tombée. elle est morte.j’fais quoi, nev ? j’lui dis quoi ? » le silence et les mensonges. « rien, on s’en tient au plan. il cherch’ra pas. on lui donnera aucune raison de chercher. »



(vingt-trois ans) 1928.  le chaos, ici, partout. le cœur en détresse, il ne comprend rien des ordres aboyés par nevan : libérer les créatures ? ca y est, la folie lui a éclaté le crâne ? la raison l’a enfin rattrapé ? est-ce les murmures des créatures qui lui ont enfin touché l’âme ? il n’est pas aveugle, kassian. et lorsque la chaleur se fait sentir, il retient sa magie et son instinct pour ne pas noyer les flammes qui émergent. alors les cages sont ouvertes, les créatures maltraitées sont soudainement libérées. le chaos brûle ses veines, la puissance maintenue en laisse : il serre les dents kassian. il juge mais ravale sa colère envers ses propres frères.

parce qu’il sait, il l’a vu, le grand et insensible nevan maynard, forniqué et susurrer la déraison au creux de l’oreille de celle qu’il surnomme nessie, monstre des mers. parce qu’il fait signe, parce qu’il protège, pour éloigner les regards et les oreilles indiscrètes. parce qu’il répare les erreurs de sirius, parce qu’il gère lorsqu’ils sont ailleurs pour y penser.


(vingt-six ans) 1931. porte poussée du bureau divin, le pas assuré, le pas conquérant. « retire tes pieds de mon bureau. »  qu’il articule froidement, incapable d’être en colère, incapable d’exploser comme ses frères (condamné à bouillonner de l’intérieur, sourire constamment). il s’approche kassian de l’imposteur à son bureau, imposteur au sourire conquérant, à jouer avec ses possessions. il n’est pas d’humeur à jouer, encore moins à supporter l’incapable face à lui. trop nombreuses sont les nuits sans dormir, la patience abolie, les rêves enchainés. « tu as perdu harker. »  il rêve d’hurler, il rêve de s’énerver, de le noyer ici, maintenant. il rêve, il rêve, kassian. ce n’est pas en me cassant les couilles comme ça, que tu vas re-obtenir ton droit d’entrée ici, sale connard. « que me vaut ce succulent déplaisir ? »  peste-t-il, froidement, l’air glacé autour de lui, le givre au bout des doigts.

prince en déchéance.

AVATAR ET NOM pour éviter des doublons, merci de vérifier dans le bottin de face claims et noms si celui-ci est disponible. concernant les origines ethniques du faceclaim, par exemple blanc (européen ou du nord de l’amérique non-autochtone), latinx, juif ashkénaze, etc, elles doivent correspondre à celles du personnage. l'équipe se réserve le droit de refuser tout avatar ne convenant pas aux règles.

Code:

<f5>austin butler</f5> <lo>@"kassian maynard"</lo>

Code:

<f5>kassian</f5> <lo>@"kassian maynard"</lo>

PROFESSION ET GANGS jetez un œil aux professions et rôles, libre à vous de créer une profession ou un nouveau commerce, tant qu'il n'existe pas déjà.

Code:

<c2>suburbs</c2>
— <f4>sherbrooke castle (chateau-hôtel, restaurant et casino)</f4>
<f5>propriétaire et gérant</f5> @"kassian maynard"


AUTRE ET INVENTÉ

si le personnage venait à être supprimé, ses liens peuvent-ils être remis en jeu (pré-lien/autre) ? non
vos scénarios peuvent-ils être repostés non

FACULTÉ OU ESPÈCE NON-MAGE OU HUMAINE

FACULTÉ mage de l'eau

Code:

<s3>degré 5</s3>
@"kassian maynard"

DIRECTORY pour incorporer le personnage au face claim directory du forum, merci de compléter attentivement le code ci-dessous. dans la liste de tags ci-dessous, ne gardez que ce qui concerne vos personnages et supprimez le reste à ce niveau du code :

Code:

<div id="entry" class="taglist 18 nonbinaire mage indep">
<!--You can insert image here-->
<img src="https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2024/11/1/1710157467-avatar-kass.jpg" style="height:180px;object-fit: cover;" ></a><hhh><br>
KASSIAN MAYNARD</hhh><div class="tdivider"></div><div class="info"><div class="info-text">

<c>âge</c> 26 ans
<br><c>espèce</c> mage (eau)
<br><c>lieu d'origine</c> glasgow
<br><c>familier</c> rapace
<br><c>statut marital</c> célibataire
<br><c>gang et date d'arrivée</c> aucun
<br><c>profession·s</c> propriétaire et gérant d'un chateau-hotel-restaurant-casino
<br><c>crédit</c> mllebrightside</div><!--End info-text--><div class="etags">
  
<c>FT. austin butler</c>
  
</div><!--End etags --></div><!--End info--></div>

Non mais ce PERSO c'est pas légal de pondre des trucs pareils. Je veux conquérir le monde pour Kassian et lui offrir sur un plateau d'argent même si, bon, pas sûre qu'ael ait besoin de moi pour mettre Glasgow à ses pieds. Et puis, tu le sais mais ta plume, tes idées, la mélodie dans tes mots. J'attends que tu me pondes un personnage poète, dramaturge ou qui tient juste un journal intime parce que fiou, chef's kiss.

Re-bienvenue à la maison ma douce

what now? Félicitations à toi, tu peux désormais rp sur In the bleak midwinter ! On te conseille de passer par le sujet de recherche de liens. Si le cœur t'en dit, tu peux participer à l'intrigue. Les sujets rp sont également à ta disposition. Tu peux créer ton évolution et ta boite aux lettres. Le flood t'est toujours ouvert et, enfin, si tu as des questions, on reste à ton écoute. Encore bienvenue à Glasgow, tu es ici chez toi.