NOMS Arsénios. Arsène. Ultar. Victor. Arsy. Ossa Rosse - CAECILIUS. GRIMALDI
GENRE ET PRONOMSHomme, pronoms masculin.
AGE ET DATE DE NAISSANCE Plus de 2000 ans, né en début d’année -114, BC
EMPLOI HUMAIN Collectionneur d’art, d’arme et autre pièce rare.
EMPLOI DE L'OMBRE Ancien chef du clan Grimaldi et de la Secta Trium. Collectionneur de pièce magique, Revendeur.
ESPÈCE Vampire
ORIGINES Actuelle Italie. Né dans les environs de Rome, durant la période de la Grèce Antique
LIEU DE VIE West End, simple appartement
ÉTAT CIVIL ET ORIENTATION Célibataire ; Bisexuel
GROUPE Shetland pour le moment
GANG Aucuni
QUE SAIS-TU DU MONDE D'ENVERS ?Née humain, sa condition d'immortalité lui a ouvert les portes d'un univers sombre et mystérieux. Ayant toujours connu la liberté vampirique, il est de ceux qui croient au retour de la monarchie de cette dernière. Lui qui a subit les mages dans le temps, il éprouve une hostilité certaine à leur égard et ne comprend pas leur supériorité présumée. Ce sujet l'irrite tellement qu'il préfère garder le silence pour ne pas céder à la colère
QUEL EST TON RAPPORT AU MONDE À L'ENDROIT ? Il a vu le monde changer grâce à sa longévité extraordinaire. Boire dans un sac de sang ne lui convient guère et il n’est pas rare à présent qu’il paye pour boire directement à la veine. Par le passé, il a presque révélé l'existence du monde occulte, entraînant de nombreux villages dans un bain de sang. Désormais plus subtil, il respecte l'ordre établi et prône la discrétion. Il veille attentivement, devenant le protecteur des siens
TEMPÉRAMENT Quelqu'un l'a déjà appelé un "homme", mais il est bien plus que cela en raison des leçons qu'il a apprises au cours de ses millier d'années de vie sur cette planète. Intérieurement tumultueux, cette personne pourrait être prise pour quelqu'un de calme alors que, en profondeur, le chagrin occupe son cœur et son âme.
Il est amer et sceptique, regardant les choses avec une clarté glaciale qui peut discerner les artifices et les tromperies qui composent le monde. Il est vindicatif et envieux, portant avec lui les marques des désloyautés passées, ayant ainsi une forte aversion pour quiconque violerait sa confiance.
Violent et impulsif, il laisse parfois échapper la rage qui gronde en lui, s'engageant dans des luttes acharnées avec ceux qui oseraient défier son autorité. Borné et manipulateur, il refuse souvent de voir au-delà de ses propres convictions, usant de son intelligence et de son charisme pour modeler le monde à sa guise.
Il est avide et cruel, poursuivant sans merci ses désirs et ses ambitions, indifférent aux souffrances qu’il peut causer sur son passage. Il est maniaque et organisé, planifiant chaque mouvement avec une précision glaçante, ne laissant rien au hasard dans sa quête du pouvoir et de la domination. Et pourtant, malgré ces défauts et ses propres démons intérieurs, il reste si attentif, si compréhensif, capable avec une telle virtuosité de lire entre les lignes et de manifester son soutien à ceux qui en ont besoin.
Discret et efficace, il agit souvent dans l'ombre, préférant observer et attendre le moment propice pour frapper. Il est de nature patiente et le combine avec une ambition sans limite, il sait que le temps est son allié le plus précieux, et il est prêt à attendre des siècles s'il le faut pour atteindre ses objectifs ultimes.*
Ainsi se dessine le portrait d'un homme d'un autre temps, un être à la fois redoutable et fascinant, dont le tempérament complexe et multifacette défie toute tentative de catégorisation simpliste.
Qualité : Silencieux ; Calme ; Ambitieux ; Joueur ; Attentif ; Autoritaire ; Captivant ; Charismatique ; Compréhensif ; Stricte ; Discret ; Efficace ; Leader ; Lucide ; Organisé ; PatientDefaut : Acerbe ; Froid ; Rancunier ; Bagarreur ; Impulsif ; Borné ; Avide ; Cruel ; Cynique ; Jaloux ; Maniaque ; Manipulateur ; Tourmenté
OBJETS Une bague en bronze, sertis d’une pierre de lune, offerte par Arwyn. Un pendentif en héliolite enchanté.
ANIMAUX DE COMPAGNIE Un chat noir, König et un Doberman, Ghost
THEME SONGS “Sing to me” MISSIO ; “Time to Pretend” MGMT ; “Running from my Shadow” Mike Shinoda, grandson
naissance - 114 B.C Né dans le foyer familial des Caecilius, en périphérie de Rome, il est le fils d'un père légionnaire et d'une mère issue d'une famille respectée. Il est fils unique.
15 ans - 99 B.C. C'est durant sa quinzième année qu'il apprend, lors du retour de la légion dans laquelle son père servait, que ce dernier est tombé au combat, lui laissant la responsabilité de devenir l'homme représentant la famille Caecilius aux côtés de son oncle. Quelques mois après le décès de son père, sa mère, psychologiquement affaiblie et profondément attristée par la perte de son époux, fit une fausse couche. Elle faillit mourir sans l'intervention d'un guérisseur
25 ans - 89 B.C. Depuis sa survie, sa mère était devenue une femme exceptionnellement appréciée par la communauté romaine. Elle était l'organisatrice de nombreuses soirées privées, permettant aux politiques, aux militaires et à d'autres éminents membres de la société de se retrouver et de s'enivrer en hommage à Bacchus. Le foyer des Caecilius était le lieu de ces rencontres, et c'est ainsi qu'Arsénios débuta sa vie d'adulte. Dans le tumulte des plaisirs et l'ivresse du vin, de la débauche, captivant les regards et les oreilles, suivant les pas de sa mère.
Ce soir-là marquait le début des Saturnales, la fraîcheur de l'hiver contrastait avec la chaleur du foyer central et des corps entrelacés à l'intérieur des murs du foyer. Arsénios n'avait pas vraiment envie de rester, il se contentait de faire bonne figure pour le seul parent qui lui restait.
C'est durant cette première nuit qu'il le rencontra, celui qui allait changer le destin de sa vie, ou peut-être était-ce le destin lui-même qui avait décidé de mettre cet homme sur le chemin de sa vie. Cet homme, cette créature, rôdant autour de lui, se présenta comme Marcus. Bientôt, il ne serait plus juste un homme ; il serait son sire, son amant, son partenaire. Il était devenu une proie dès le moment où ce dernier avait posé son regard sur lui. Entre eux, un jeu de souris et de chat venait de commencer. Un jeu de charme si intense que même Arsénios ne se rendait pas compte du danger qui le guettait, tel un agneau face au loup tapi dans la nuit. Et les mois ont passé depuis la célébration des Saturnales, des mois où le jeune homme est devenu obsédé par la présence de Marcus. Il aimait le danger qu'il représentait. Il aimait la peur que cela produisait dans sa pauvre coquille de mortel. Et pourtant, au fond de lui, son instinct finit par l'emporter, tentant de s'échapper à son regard, l'évitant, s'éloignant de cette créature si dangereuse pour son existence. Que pouvait-il faire à part fuir ? Il ne trouverait ni aide ni oreille réceptive à sa situation. À quelques semaines de sa nouvelle année, après des semaines à tenter de l'oublier, à jouer avec la seule faiblesse qu'il lui connaissait, il le vit là, contre le mur du dôme, avec dans son étreinte et sous ses crocs, un autre homme. Pourquoi ressentit-il cette once de jalousie, profonde, vicieuse, tout au fond de son cœur, à ce moment-là ? Si vite remplacé. N'était-ce pas ce qu'il souhaitait finalement ?
Ainsi soit-il. Le jeune homme gagna ses quartiers, laissant ses émotions s'échapper, se confronter sans vraiment se rendre compte que toute cette situation avait été préméditée. Blessé pour mieux l'atteindre, pour mieux lui montrer qu'il était celui qu'il souhaitait. Le seul, l'unique. Acculé contre un mur, sa raison se battant avec fermeté contre ses émotions. Au fond, il ne souhaitait que cela : le voir, l'avoir, être sien. Il avait résisté, demandé à ce qu'il parte. Il avait tenté et finalement avait laissé l'immortel en face de lui faire ce que ses émotions pour lui souhaitaient. Accepté son destin. Accepté son cadeau.
Ce fut à ce moment-là qu'il fut transformé, devenant son compagnon, un homme marchant sur cette terre pour l'éternité.
26 ans — 88 B.C Ainsi fut donc le moment de sa renaissance. Voir, sentir, toucher, goûter, entendre... Tout était pénible et douloureux. Une douleur aiguë qui prend aux tripes, qui prend au cœur. Tout était excessif. Rien d'étonnant pour un nouveau-né immortel.
26 à 36 ans — 88 à 78 B.C Les dix premières années furent plutôt calmes, même si le nouveau-né en voulait toujours un peu plus. Il n'avait plus rien à voir avec le jeune homme doux, réservé, et calme qu'il avait été en tant qu'humain. Il suivait son sire, son amant, son partenaire dans cette nuit éternelle comme son ombre. Il n'avait aucun regret, se plaisant à vivre de sang, de sexe, et de charme. Un prince ténébreux prêt à tout pour satisfaire son créateur.
189 ans — 75 A.D Son envie de sang était bien plus grande que celle de n'importe quel vampire, une soif jamais rassasiée. Cette nuit-là, si fraîche, si belle, avec cette lune rousse si grande et si majestueuse, il avait décidé de s'échapper, de chasser, d'étancher sa violence et sa soif de manière... radicale. Ce pauvre village, perdu dans la Toscane italienne, serait victime de l'immortel réclamant toujours davantage. Hommes, femmes, enfants... tous y passèrent. Un peu moins d'une centaine de personnes périrent sous ses crocs, laissant leur sang partout. Il ne put que sourire, les jambes dans le vide, assis sur le puits de ce village décimé. Ce sourire, ce sang qui le recouvrait, spectacle offert à son créateur. Il ne pouvait qu'être satisfait, heureux d'avoir accompli ce qu'il avait entrepris. Dans les yeux de son partenaire, pas un once de plaisir, non, rien que de la déception. Il ne se passa pas longtemps avant qu'il ne soit réprimandé par son sire, sermonné quant à la dangerosité de ce genre d'actes, de son manque de contrôle. Lui qui pensait pouvoir lui montrer à quel point il était devenu fervent de sa nature finit par être grondé comme un enfant face à sa bêtise. Quelque chose se brisa en lui. Encore plus quand il fut privé de son affection, puni du seul sang qui pouvait l'enivrer au-delà de la raison
224 ans — 110 A.D L'amour n'est pas une chose simple. Il arrive dans votre vie bien plus vite que n'importe quel autre sentiment. L'automne s'était installé, les nuits se faisaient plus longues et son terrain de jeu n'en était que plus durable. Il avait pris petit à petit son indépendance pour chasser. Chasser seul n'était pas une nouveauté, mais l'approche qu'il entreprenait était totalement différente. Dans le vent, ses cheveux bruns s'envolaient délicatement. Son visage si doux avec ses yeux verts si clairs se posa sur lui alors qu'il était à peine visible. La lune n'était d'ailleurs pas bien visible, et il se demandait comment une jeune humaine aussi séduisante avait pu le remarquer. Au fond de lui, Arsénios sentit son cœur, oublié depuis longtemps, battre à nouveau. Au début, il tenta de résister à cette attraction. Un vampire pouvait-il réellement tomber pour une mortelle ? N'était-ce pas condamné d'entrée de jeu ? Durant des jours, le vampire observa la jeune femme, et plus il le faisait, plus il se rapprochait, attiré, tel un papillon de nuit vers sa lumière chaleureuse. Valeria était son nom. Sa douce Valeria, si douce, si belle, si vaillante. Elle avait une vivacité qui avait presque fait redevenir homme la créature immortelle qu'était Arsénios. Chaque nuit, ils se retrouvaient, partageant leurs pensées jusqu'à ce que le jour apparaisse et les contraigne à se séparer jusqu'à la nuit suivante. Des semaines passèrent, des mois même... Deux ans de relation. C'était si peu pour lui, tant pour elle. Amoureux, le jeune vampire avait décidé de proposer à sa tendre partenaire de rester à ses côtés pour l'éternité. C'était décidé, qu'importe ce que Arwyn aurait à dire, il ferait de Valeria une vampire. Du moins, c'est ce qu'il aurait aimé…
226 ans — 112 A.D La lune était haute, pleine, si brillante, là-haut dans ce ciel sans nuage. Une nuit parfaite pour faire de sa tendre partenaire, celle qu'il souhaitait pour l'éternité. Une nuit pourtant bien plus glaciale l'attendait. Ce soir, marchant avec agilité dans les rues de cette ville, dépassant à allure humaine, tournant, connaissant par cœur le chemin qui le mènerait à elle, il réfléchissait. Il lui avait déjà révélé sa nature et elle n'avait jamais montré aucune once de peur ni d'inquiétude dans ses yeux. Oh qu'il l'aimait d'autant plus. Elle était sienne, il était sien.
Il s'arrêta net, ses crocs descendus non pas par l'excitation à venir, mais bien par l'odeur omniprésente de ce qu'il sentait. Du sang. En quantité. Il remonta bien plus vite le chemin menant à la simple maison de Valeria et s'arrêta. Il observa la porte à peine entrouverte. Devant, il pouvait voir des traces de pas dans un liquide rouge qu'il ne pourrait jamais confondre. Il s'avança lentement, poussant d'une main fébrile cette porte de bois qu'il avait tant touchée ces dernières années. Là, sur ce lit de bois, les bras ouverts, se trouvait le corps sans vie de celle qui avait fait battre à nouveau son cœur. Il tomba à genoux, lourdement, et pleura. Le silence l'enroba comme le manteau d'obscurité avant. Il s'avança, ses doigts caressant la main si petite de Valeria. Durant de longues heures, il resta, tenant son cadavre dans ses bras, caressant avec tendresse et un cœur brisé, les cheveux bruns qui jamais ne s'agiteraient sous le vent automnal.
Il enterra le corps, en haut d'une colline, proche d'un cèdre. Au fond de lui, il savait, il connaissait le responsable. Il pouvait sentir son odeur partout sur le corps de la jeune femme. Le message était donc passé, Arsénios avait compris, il ne serait jamais réellement libre de l'emprise de son sire. Cette fois-ci encore, Arwyn avait gagné.
341 ans — 227 A.D Les années qui suivirent la perte de Valeria rendirent Arsénios froid, terriblement silencieux, en quête d’une vengeance qu’il n’exprimait pas. Il était devenu bien plus manipulateur, devenant maître chanteur de la moindre affection pour son sire. Durant des décennies, il avait regagné la confiance de ce dernier en lui prouvant qu’il ne retomberait plus jamais amoureux, qu’il ne le laisserait jamais plus pour personne d'autre. Du moins, c’est ce qu’il montrait. Au fond de lui, la vengeance de sa bien-aimée restait comme une brûlure qui ne refroidirait jamais, ne cicatriserait jamais. Un siècle et quinze ans. C’est le temps qu’il lui fallut pour préparer son plan, pour trouver la meilleure des manières de se libérer. De lui. Il lui avait donné l’éternité et lui avait pris pourtant la plus belle chose. Rien ne pourrait remonter à lui, il ne serait jamais responsable, lui qui avait porté sur eux le courroux de chasseurs, de mercenaires. L’attaque fut aussi soudaine pour lui que pour Arwyn. Il avait souhaité ne pas savoir le modus operandi pour rester fidèle à de vraies réactions. Il avait dû se battre et se laisser blesser, se laisser emporter par le cours d’eau. Le regard tourné vers les étoiles, toujours conscient, il sourit, ses crocs pleinement descendus tandis que le courant l’emportait au loin. Le début de sa vie solitaire venait de commencer, réellement.
342 à 744 ans — 228 à 630 A.D Il resta tout de même caché pendant un temps avant de commencer son voyage. Le temps de se préparer à découvrir le reste du monde. Il débuta par la France, puis remonta vers l’Allemagne, et passa de longues années dans les contrées nordiques. À travers les rencontres, les participations à quelques combats de clan, à embrasser sa nature parmi de nouvelles rencontres de son genre, Arsénios découvrit sa liberté, usant d’un autre nom, oubliant ses origines pour mieux renaître à nouveau. Il était dans ces contrées connu comme Ulfar, le guerrier loup. Vivant de sang, de bataille, de tuerie.
854 ans — 740 A.D C’est ainsi, Ulfar de nom, qu’il commença à se faire une réputation. Un vieux vampire venant de l’Europe centrale, vivant parmi ceux du nord, instrument de destruction et de sang. Il attira le regard sur lui, bien trop, mettant sa vie en danger. Il échappa de justesse à une première attaque d’un clan de Mages anciens souhaitant le mettre hors d’état de nuire. Il rencontra dans sa fuite Ketil, chef de clan Rauðir Bein (prononcé "ROW-theer" avec le "r" roulé et le "th" prononcé comme dans l'anglais "this" ; "BAYN", avec le "ai" prononcé comme dans l'anglais "rain" et le "n" nasal). Un clan vampirique originaire des contrées nordiques se déplaçant dans la zone nord de l’Allemagne et du Danemark. Son semblable lui proposa sa protection en échange de son expérience de combat. Dans la vieille langue de sa patrie, Ulfar se surnomma Ossa Rosse, traduction littérale du nom du clan. De combattant, il devint un exécuteur, et pendant plus d’un siècle, il se repa de sang et d’os brisés.
1089— 975 A.D Ulfar se lassa pourtant. Il était l'un des plus âgés du clan, et pourtant, toujours considéré comme inférieur. Lui qui avait recherché la liberté de son sire se retrouvait de nouveau à ployer l’échine face à un autre. Entre lui et Ketil, seulement deux décennies d’écart les séparaient pour être considérés égaux. Il tenta de se faire entendre mais finit juste par se faire envoyer loin du clan pour une mission.
1096 ans — 982 A.D En revenant, couvert de sang, particulièrement énervé par cette mission pratiquement suicidaire, sa colère fut telle qu’il ne fit preuve d’aucune retenue. Ketil tomba le premier, puis bien d’autres. À l’exception du chef de clan, personne ne put l’empêcher d’abattre sa colère froide, devenant le plus âgé d’entre tous. Dans le bain de sang qu’il vint à produire, quelques survivants purent s’échapper. Ils devinrent les témoins de ses capacités, transportant avec eux, par leur survie, le message de ne jamais venir le chercher.
1099 à 1490 ans — 985 A.D à 1376 A.D Durant trois années, Ulfar resta seul. Qu’importe ce qu’il avait fait, il était maintenant un homme calme sans vraiment raison d’être. Il n’aurait jamais pu penser un seul instant que les mêmes mages, le même coven qui l’avait pourchassé il y a presque 400 ans, auraient fait de leur fer de lance sa destruction. Il fut retrouvé, et même Arsénios ne résista pas. Il avait eu une belle vie, longue, bien plus longue que celle de quiconque. Cependant, le coven ne souhaitait pas du tout le voir mourir. Ils voulaient lui faire goûter à une punition bien plus douloureuse. La mort était une libération, la fin de toute chose. Le vieux vampire avait été jugé pour subir les affres du temps. Les chaînes de fer à ses poignets, à ses chevilles, à son cou, ornées de runes pour l’empêcher de se libérer par sa force, le maintenaient dans une position de soumission. À genoux. La tête tournée vers le sol. Durant presque 400 ans, la lumière du soleil ne l’atteignit pas mais se présenta autour de lui, comme l’épée de Damoclès, prête à grignoter sa peau et le réduire en cendres au moindre mouvement. Seize générations de mages le gardèrent sous scellé, le nourrissant au strict minimum.
1490 ans — 1376 A.D Dehors, le vent souffle et le soleil se montre moins souvent qu'au cours des semaines précédentes. L'hiver s'est installé. Depuis quelque temps, c'est une jeune femme magus qui lui apporte sa ration de sang. Une jolie rousse aux yeux bleus et à la peau si claire qu'on aurait pu la confondre avec du lait. Une demoiselle qui, malgré l'apparence d'Arsénios, développe des sentiments pour lui. Elle ne comprend pas pourquoi il est toujours emprisonné depuis si longtemps. "N'a-t-il pas appris sa leçon ?" avait-elle un jour demandé à son père. Elle ne reçut que des réprimandes pour ses questions sur le vampire millénaire. De simple magus le maintenant en vie, elle devint sa libératrice.
Une nuit, elle vint. D'une simple formule et de quelques gestes, elle mit à terre le sortilège mis en place par ses aînés. Les chaînes tombèrent au sol. Lentement, il retira le collier de fer autour de son cou et se massa sa peau douloureuse. Il redressa son corps endolori par la position. Il aurait pu partir, s'échapper, mais la vengeance coulait lentement dans ses veines depuis plus de deux siècles. À elle, il ne fit rien. Aux autres, par contre... Le coven fut réduit en sang en très peu de temps. Il retrouva sa liberté, le plaisir de boire à la veine, d'user des plaisirs de la chair, les cris et les gémissements formant la parfaite symphonie de son affranchissement. Il laissa la vie sauve à la jeune femme, la charmant pour qu'elle ne garde aucun souvenir de lui. Un juste prix à ses yeux.
1490 à 1789 ans — 1376 à 1675 A.D Les années et les siècles qui suivirent furent bien plus calmes. Il erra sur le vieux continent, restant une grande partie du temps dans l’actuelle Russie. Il côtoya ici et là les clans en place. Il se fit discret, manipulant, tirant les ficelles dans les relations humaines du pays, commençant doucement à s'approprier ce qui serait le début de sa collection personnelle. Arsénios se faisait appeler Victor à cette époque et était bien plus un homme de l'ombre que sa nature même.
1836 à 1964 ans — 1675 à 1850 A.D Il était temps. Temps pour lui de rentrer. De son passage en Russie, en Roumanie et en Pologne, il avait commencé à rassembler et à constituer les prémices de son clan. Une femme, trois hommes : Calliopea, sa première enfant, Ioperys et Phillip, ses seconds, et Vinxy, le dernier. Tous les quatre rentrèrent à Rome où le clan Grimaldi prit forme. Arsène avait le goût des secrets, et c’est naturellement que le vieux vampire créa une façade pour son clan, comme un bouclier, encaissant les coups, recrutant, lui permettant de traverser le temps et inculquant à ceux aspirant au pouvoir les valeurs et la force de son caractère. Secta Trium naquit, quelques mois seulement après la mise en place du clan Grimaldi. Une société privée regroupant et formant les hommes et les femmes destinés à occuper les plus hautes instances des pays. À travers un serment de sang, une loyauté sans faille, l’immortel continua à tisser sa toile, subtilement, grâce à la mortalité de sa société mais traversant pourtant les âges. Il récompensa ces derniers par l’ultime cadeau qu’est l’éternité. Son clan se portait bien lorsqu'il désigna sa fille comme héritière. En 1850, il se retira, observant toujours, surveillant, mais laissant l'entière responsabilité à sa première enfant.
1964 ans — 1850 A.D C’est à la fin de l’année 1850 qu'Arsène s’installa à Londres. Son amour pour l’art et la beauté prit forme et il devint véritablement le collectionneur qu'il avait commencé à devenir lors de son passage en Russie. Une belle façade pour l'humanité, une autre pour le monde occulte. Pour les uns, il vendait de l’art, parfois des armes de manière discrète, tandis que pour les autres, tout était lié à la magie : artefacts, grimoires, parfois même des familiers.
2045 ans— 1931 Son entreprise de collection et de vente étant solidement établie, il n’était pas rare que de nouvelles informations s’ajoutent au sommet de la pile, car Arsène était un homme curieux, appréciant d'être omnipotent. Quelle ne fut pas sa surprise d’entendre à nouveau ce nom, ce nom qu'il s'était promis d’oublier. Le sien. Arwyn. Son sire.
Par l'intérêt renouvelé qu'il portait à son paternel, il décida d'installer un comptoir dans la vieille ville de Glasgow, voyant ainsi l'opportunité d'associer sa curiosité personnelle à ses ambitions professionnelles.