NOMS Özlem Demirel. Souffle de nostalgie, vent d'amertume, lignée décimée.
La main de fer qui disparait peu à peu, patronyme savamment (orgueilleusement) sélectionné par son défunt père. L'écho des massacres passés résonnant au cœur de ces quelques syllabes, le goût du sang entachant chaque lettre. Que reste-t-il d'eux désormais si ce n'est une ironique tragédie ?
GENRE ET PRONOMS femme cisgenre, les accords
féminins qui vont de pairs.
AGE ET DATE DE NAISSANCE Trente-trois ans d'une existence pavée de noirceur. Doit-elle encore compter ? Le palpitant s'est après tout arrêté de battre il y a de cela dix ans. Danse macabre, cadavre errant. Elle est accueillie par la douce fraicheur de l'hiver anatolien, un certain
dix-sept janvier, au sein de la ville de Trébizonde, son berceau.
EMPLOI HUMAIN Thanatopractrice, elle prépare le corps des défunts pour leur dernier voyage, à défaut de pouvoir accomplir le sien, plutôt ironique. Choix purement pratique, les tombes fraîches ne sont plus un secret pour elle.
EMPLOI DE L'OMBRE Nourrice au sein du cartel. Özlem se charge de recruter les partisans nécessaires à la cause. Un rôle qui lui sied comme un gant et ce malgré ses doutes initiaux. Elle s'efforce désormais de mettre ses préjugés élitistes de côté quand il s'agit de se consacrer à cette tâche. Un grand pas pour l'ancienne mage suprématiste.
ESPÈCEJikininki, malédiction infusant son âme et sa chair, entrailles nouées par ses propres pulsions, dégoût d'elle-même. Les regrets pour unique point d'ancrage, elle était tout et elle n'est plus rien. Ancienne mage adepte des souffrances d'autrui, une malédiction pour une repentance. L'âme en quête d'absolution.
ORIGINES Turque anatolienne, terres chéries, enfance dorée. Les souvenirs qui s'estompent, le myocarde qui regrette son pays natal. Rien ne l'attend plus là-bas, si ce n'est une promesse de représailles, pourtant la nostalgie abreuve encore son être.
LIEU DE VIE King street, loin de la grandeur d'antan. Cocon douillet et tape-à-l'œil, évoquant le goût du faste. Refuge salutaire inspirant sécurité et douleur. Elle y a enduré ses pires moments de solitude et de tourments, l'endroit demeure cependant son seul foyer, là où elle peut être elle-même tout simplement.
ÉTAT CIVIL ET ORIENTATION Célibataire, liberté relative, condamnée à la solitude. Quel homme sain d'esprit et de corps envisagerait un unique et bref instant d'aimer la femme et le monstre coexistant au fond d'elle ? Douce et amère ironie pour celle qui s'interdisait autrefois de sombrer au cœur des affres de l'attachement, préférant se délecter des plaisirs simples de la chair. Aucun avenir ne l'attend désormais.
GROUPE Haggis, aigreur qu'elle tente de chasser, poison qui l'anime. Elle avait tout et on lui a tout arraché. Douloureuse mélancolie. Elle s'efforce d'oublier, le temps ne parvient pourtant guère à panser ses plaies. Peut-être un jour.
GANG Cartel magique. Un choix qui ne coule pas forcément de source aux premiers abords, surtout pour la suprématiste qu'elle fut (demeure encore?). Il faut croire qu'une part d'elle tente de changer sa nature foncièrement élitiste. L'appât du gain n'y est pas pour rien cependant, les livres sterling rallumant la flamme au fond de ses prunelles.
QUE SAIS-TU DU MONDE D'ENVERS ? L’esprit en cendres, les souvenirs teintés d’effroi. L’envers l’a vu naître, grandir, et souffrir. Maison saccagée, souillée par l’ichor des siens. Elle regrette son enfance, ce monde ravagé. Elle s’y accroche peut-être un peu trop, comme on s’accroche aux vestiges d’un passé révolu. Elle souhaite apporter sa pierre à l’édifice, aider à reconstruire ce qui fut autrefois, tenter de toucher du doigt la grandeur d’antan. Un jour, elle rentrera définitivement chez elle.
QUEL EST TON RAPPORT AU MONDE À L'ENDROIT ? Refuge précaire, temporaire, autrefois débecté avec hargne. Elle n’est pas ici chez elle, elle ne souhaite guère se mélanger aux humains, êtres inférieurs. Du moins, c’est ainsi qu’elle envisageait autrefois le monde d’endroit. Son jugement est désormais plus pragmatique, plus doux peut-être. La malédiction qui pèse sur ses épaules a, contre toute attente, changé en quelque sorte la donne. Elle est un monstre parmi les monstres à présent. Si l’endroit et ses habitants ne lui paraissent plus aussi hostiles qu’autrefois, il n’empêche qu’elle ne s'épanouit pas en son sein.
TEMPÉRAMENT Il existe (coexiste) deux Özlem, deux faces d’une même pièce.
Pile. Celle qui exécrait tout le monde hormis les siens. Celle qui haïssait ce (ceux) qui était différent. Celle qui jaugeait le moindre individu. Celle qui utilisait ses charmes et sa fausse candeur pour tromper. Celle dont la morale et les mains étaient et resteront entachées de zones d’ombre et de carmin.
Et face. Vient la malédiction, la solitude et la désillusion. La rage provenant du fond des entrailles ainsi qu’une douleur permanente. La conscience qui s’anime, l’idée d’une rédemption quelque peu forcée. Elle n’est guère devenue une oie blanche, loin de là. Elle semble distante, Özlem, mystérieuse, hors d’atteinte. Elle tente d’étouffer ses préjugés, ses a priori, elle n’en reste pas moins piquante, véritable rose à épines. Elle essaye d’exister, de sourire, de rire, ce qui n’arrive pas souvent. La nuit révélant ce qu’elle ne souhaite pas montrer, l’instabilité, l’irascibilité. La peur, savamment dissimulée au fond d’elle, celle de nouer de nouveaux liens, d’apprendre à faire confiance. Sa propre condition entravant son existence. Elle semble telle une ombre, insaisissable.
OBJETS son
amulette, celle dont elle ne se sépare plus depuis trois ans, trônant jour et nuit autour de son cou, apaisant sa malédiction. La
chevalière de son défunt géniteur, qu'elle s'est permise de faire ajuster après son décès, gravée des initiales
MD et sertie d'un œil de tigre, souvenir déchirant.
FAMILIER un
angora turc d’une blancheur immaculée, bien qu'elle ait perdu le lien télépathique avec ce dernier lors de son trépas.
THEME SONGS redemption (besomorph & coopex) ;
darkside (neoni) ;
breath of life (florence + the machine) ;
monsters (ruelle).